Dans son ensemble, l'année 2002 a été marquée par une pluviosité très abondante et des températures élevées. Avec 1 077,8 mm, le total annuel des précipitations à Uccle est exceptionnel (voir les définitions au tableau 1) : c'est la deuxième valeur la plus élevée depuis 1833, année où des observations météorologiques régulières ont débuté à Bruxelles-Uccle. Le record date de l'année 2001, avec 1088,5 mm. À Uccle, pour ce paramètre, la valeur « normale » (moyenne sur une longue période) s'élève à 780,1 mm. La température moyenne sur les douze mois de l'année a été exceptionnelle à Uccle, avec une valeur de 11,2°C (normale : 9,8°C) : c'est la deuxième valeur la plus élevée depuis 1833. Les quatre années les plus chaudes furent respectivement 1989 (11,3°C), 1990 (11,2°C), 2000 (11,2°C) et 1999 (11,1°C) [le classement est réalisé en tenant compte du centième de degré]. L'année a été déficitaire à Uccle du point de vue de l'insolation : on y a enregistré 1 480 heures de Soleil ; la normale s'élève à 1 555 heures. Cette valeur est normale, et on est encore loin de l'année la plus « sombre » : 1981, avec 1 223 heures de Soleil seulement. Les figures 1 à 4 résument les caractéristiques climatologiques des douze mois de l'année 2002 et le tableau 2 synthétise l'année dans son ensemble.
L'hiver 2001-2002 fut marqué par un temps relativement frais au cours du mois de décembre, tandis que la douceur fut prédominante du 20 janvier à la fin du mois de février. Les pluies ont été normales en décembre et janvier. En revanche, elles furent très abondantes en février (167,8 mm, pour une normale de 52,9 mm) : pour ce mois, ce fut le total le plus élevé à Bruxelles-Uccle depuis 1833, le précédent record datant de 1946 avec 149,0 mm. Ce record a valu à l'hiver 2001-2002 de se retrouver en troisième position parmi les hivers les plus pluvieux, troisième place qu'il partage avec l'hiver 1919-1920, avec un total à Uccle de 308,6 mm (normale : 186,8 mm). L'insolation a été généreuse au cours de la saison : les trois mois ont connu un ensoleillement supérieur à la normale, sans toutefois enregistrer des valeurs remarquables.
Le printemps 2002 a commencé dans la douceur, avec des températures moyennes à Uccle atteignant 10 °C au cours de la première décade de mars ou les dépassant au cours de la seconde décade, alors que les valeurs normales se situent autour de 5 °C à cette époque de l'année. Après le 20 mars, il y eut une alternance de périodes chaudes et fraîches. En dehors du caractère très anormal de l'excès de la moyenne des températures (10,4 °C pour une normale de 9,1 °C), il n'y a rien de très particulier à retenir pour le printemps : la quantité d'eau recueillie fut de 165,4 mm (pour une normale de 168,3 mm) et la durée d'ensoleillement fut de 496 heures (pour une normale de 477 heures).
L'été a été relativement chaud grâce à quatre périodes excédentaires en température : du 23 juin au premier juillet, du 25 juillet au 2 août, du 12 au 20 août et les trois derniers jours du mois. Les pluies furent particulièrement abondantes au cours du mois d'août, et dans une moindre mesure en juillet, principalement à cause de phénomènes orageux au cours desquels les intensités des pluies ont parfois pu être très élevées. En juillet, plusieurs cotes pluviométriques journalières supérieures à 50 mm ont été relevées le 14, le 21 ou le 30, la plus remarquable étant celle de Gomery (Virton), avec 115,8 mm au cours d'un orage spectaculaire. Le mois d'août a connu aussi son lot d'orages violents : les deux plus remarquables ont été observés le 24 et le 27, tous les deux en matinée. À nouveau, plusieurs cotes journalières élevées ont été enregistrées : le 24 août à 8 h du matin, l'observateur de Wijnegem relevait 103,3 mm ; celui de Westmalle notait 100,0 mm tandis que le lendemain il relevait encore une cote de 51,0 mm ; le 27 août à 8 h du matin, l'observateur d'Upigny notait 101,3 mm.
L'automne 2002 a été à l'image du printemps : grâce surtout à un mois de novembre très doux, la température moyenne fut très anormalement élevée (11,3 °C pour une normale de 10,4 °C), les quantités de pluie et la durée d'ensoleillement furent normaux, avec respectivement 223,1 mm de précipitations (normale : 208,9 mm) en 45 jours (normale : 50 jours) et 285 heures de Soleil (normale : 325 heures).
Dans le pays, tout au long de l'année, les températures ont eu un comportement similaire à celui observé à Uccle. On a relevé des excès importants des températures minimales pour les mois de mai, juin, août et novembre. Sans qu'il soit exceptionnel, le mois de février a été caractérisé par un excès des températures aussi bien maximales que minimales. Le comportement spatial des pluies fut plus variable, surtout durant la saison chaude où les orages peuvent donner des précipitations extrêmement variables sur de courtes distances. Pour les mois de février et de septembre, le caractère exceptionnel à très exceptionnel des relevés effectués à Uccle a été observé dans toutes les régions du pays. En revanche, les cumuls des précipitations des mois de juillet et d'août ne présentent dans aucune région de caractère exceptionnel, malgré des cotes journalières localement très impressionnantes.
Du point de vue climatique, cette année a été relativement contrastée. Les saisons hivernale et estivale ont été assez copieusement arrosées, alors que le printemps et l'automne furent plus calmes de ce point de vue. À Uccle, tous les mois ont présenté une température moyenne mensuelle supérieure à la normale et seule la température moyenne de septembre fut tout proche de la normale. Décembre fut d'abord marqué par une petite vague de froid. Elle fut suivie d'une période de temps doux qui amena la moyenne mensuelle de la température à une valeur légèrement supérieur à la normale. D'autre part, aucune température mensuelle ne furent exceptionnelle. L'insolation a montré pour sa part un régime annuel assez irrégulier : seul le mois d'avril fut très excédentaire quant à la durée d'ensoleillement, les mois de mai, juillet, août et septembre 2002 furent nettement plus sombres que la normale, et les autres mois restèrent très proches des valeurs normales. Pour terminer le tour d'horizon de l'année 2002, il faut relever le contraste entre les quantités d'eau recueillie et le nombre de jours de précipitations. En effet, associé à l'excès de la quantité d'eau tombée sur l'année, on aurait pu s'attendre à un excès du nombre de jour de précipitations. Ce n'est pas le cas : à Uccle, le nombre de jours avec des précipitations mesurables s'éleva cette année à 196, pour une valeur normale de 203 jours.
En bref, l'année 2002 fut chaude et bien arrosée. On retiendra aussi qu'elle présenta à Uccle la même caractéristique que l'année précédente, à savoir un cumul d'eau annuel élevé mais un nombre de jours de précipitations très proche de la normale. On a revécu le scénario des années 1965 - 1966 où l'on enregistra également deux années consécutives très pluvieuses.